La phytothérapie est une forme de médecine alternative qui vise à soigner naturellement grâce aux plantes. Elle exploite l’ensemble des composants d’une plante, contrairement à l’aromathérapie qui se concentre principalement sur ses extraits aromatiques. Considérée comme l’un des piliers de la médecine traditionnelle, la phytothérapie s’applique à un très large éventail de pathologies.
Définition et origines
Il est difficile de dater avec précision l’usage des plantes médicinales, mais il est fort probable que dès la préhistoire, l’homme ait fait appel à elles pour guérir, se nourrir, voire se défendre. Par intuition et expérimentation, nos ancêtres auraient ainsi sélectionné les végétaux aux vertus thérapeutiques. Cette pratique a d’abord émergé en Mésopotamie, s’est ensuite répandue en Égypte, en Grèce, puis dans le monde entier, la Chine étant reconnue comme l’une des pionnières de cette discipline.
La pharmacopée et l’évolution de la phytothérapie
La pharmacopée désigne le recueil encyclopédique de toutes les substances pouvant composer un médicament, qu’elles soient d’origine animale, végétale ou synthétique. Malgré l’essor de la chimie moderne et la découverte des antibiotiques à la fin du XIXe siècle, qui ont momentanément relégué la phytothérapie au second plan, l’intérêt pour le naturel n’a jamais cessé de croître. Aujourd’hui, près d’un Français sur deux se montre favorable à cette approche, à condition de consulter un spécialiste.
Dès les années 1980, le ministère de la Santé en France a reconnu officiellement la phytothérapie comme une médecine à part entière. Les médicaments issus de cette pratique sont standardisés en principes actifs, garantissant ainsi des doses précises et contrôlées.
Formes galéniques en phytothérapie
La phytothérapie repose sur l’utilisation des plantes sous différentes formes de préparation, appelées formes galéniques :
Tisanes, décoctions et infusions
La plante est séchée pour préserver ses principes actifs, en particulier ceux solubles dans l’eau, permettant ainsi de préparer des tisanes efficaces pour éliminer les toxines de l’organisme.Poudres
La plante séchée est réduite en particules très fines (micronisées, de l’ordre de 100 à 300 microns). On trouve également des poudres de plantes fraîches cryobroyées dans l’azote liquide à -196 °C. Ces poudres peuvent être intégrées dans des aliments comme les yaourts ou consommées en gélules.Préparations liquides
Teinture mère (TM) :
Obtenue par macération de plantes fraîches dans de l’alcool, elle se présente en flacon avec compte-gouttes. Toutefois, en raison de réglementations européennes, cette forme tend à disparaître et n’est pas recommandée pour les enfants, les femmes enceintes ou les personnes sensibles à l’alcool.Suspension intégrale de plante fraîche (SIPF) :
Forme récente issue du cryobroyage immédiat de la plante après récolte, suivie de sa mise en suspension dans un alcool à 30°. Elle permet de conserver l’ensemble des molécules actives, bien que son coût puisse être élevé pour des traitements prolongés.Plante fraîche standardisée (EPS) :
Dérivé de la SIPF, il est obtenu par extraction progressive des principes actifs dans un mélange d’eau et d’alcool, garantissant ainsi un extrait complet et stable.
Extraits solides
Extraits fluides classiques (EF) :
Préparés par lixiviation répétée de la poudre de plante sèche dans l’alcool, ils offrent une grande concentration de principes actifs et une bonne stabilité, malgré un coût élevé.Extraits secs (ES) :
Plus concentrés (au moins cinq fois plus que la poudre de départ), ils sont pratiques et transportables, bien qu’ils présentent une stabilité moindre et des prix souvent plus élevés. Ils se présentent généralement sous forme de gélules ou de comprimés.
Autres préparations
Macérats glycérinés (MG) :
Utilisés en gemmothérapie (la médecine des bourgeons), ils sont obtenus par macération des tissus végétaux embryonnaires dans une glycérine légèrement alcoolisée et sont souvent conseillés pour les enfants.Huiles essentielles :
Extraites par distillation à la vapeur d’eau des plantes aromatiques, elles constituent la base de l’aromathérapie. Lorsqu’elles sont utilisées correctement, elles sont très efficaces, mais leur forte concentration peut présenter des risques, notamment pour les enfants et les femmes enceintes.
Indications et précautions d’usage
Les plantes médicinales renferment de nombreux composants ayant une action biologique directe sur l’organisme. Grâce à cette richesse, la phytothérapie est indiquée pour soulager divers maux : douleurs articulaires, troubles de l’humeur, problèmes digestifs, soutien du système immunitaire, amélioration de la circulation sanguine, et même pour stimuler la concentration ou la mémoire. Toutefois, tout comme l’homéopathie et l’aromathérapie, elle ne doit pas être utilisée pour traiter des maladies graves ou chroniques, mais plutôt pour atténuer certains symptômes.
Quelques conseils essentiels :
Bien choisir son thérapeute
Que ce soit par envie de changement, par recherche d’une thérapie plus douce ou suite à des déceptions face à la médecine conventionnelle, il est crucial de consulter un professionnel compétent. Dans un domaine où il peut être difficile de distinguer les praticiens sérieux des charlatans, privilégiez les sites médicaux spécialisés et le bouche-à-oreille pour trouver un expert en phytothérapie.Éviter la cueillette sauvage
Même si cueillir des plantes lors d’une balade en forêt peut sembler naturel, il est préférable de laisser cette tâche aux spécialistes. Certaines plantes, qui paraissent inoffensives, peuvent être dangereuses ou contenir des parties non adaptées au traitement envisagé.Acheter dans des établissements spécialisés
Pour garantir la qualité des produits, il vaut mieux se procurer ses plantes dans une pharmacie ou une herboristerie. Bien que des offres alléchantes soient disponibles en ligne ou dans les grandes surfaces, elles ne s’accompagnent pas toujours des conseils indispensables à une utilisation sûre.Respecter la puissance des plantes
Le caractère « naturel » ne signifie pas inoffensif. La concentration en principes actifs peut varier considérablement et même de faibles quantités peuvent s’avérer potentiellement dangereuses. Avant tout traitement, notamment pour les femmes enceintes ou les enfants, il est impératif de consulter un médecin pour définir un dosage et une durée adaptés.
En résumé, si la phytothérapie peut contribuer à améliorer le bien-être et à soutenir l’organisme, elle doit être utilisée avec précaution et sous la supervision d’un professionnel, afin de garantir un traitement efficace et sécurisé.